Extrait du livre
La marche de nuit me pèse. Elle nécessite beaucoup d’attention sur des terrains ni balisés, ni marqués par la fréquentation, et malgré la
présence de mon compagnon j’éprouve un sentiment d’isolement. Parler n’est pas facile quand il faut une vigilance de tous les instants pour
ne pas trébucher. De toute façon, comme je l’ai déjà mentionné plusieurs fois, je n’éprouve pas ce besoin de discuter. Il en résulte parfois
cette forme de solitude habitée par nos seules pensées. Tout dépend alors de notre moral et de l’état de notre esprit. Cette année,
j’ai conscience des variations incessantes entre motivation et ras le bol. Pourtant lorsque le jour se lève et que je suis dans l’effort,
je retrouve la totalité de mes capacités et redeviens complètement disponible à l’émerveillement. L’action, lorsqu’elle ne me laisse plus
le temps de penser, me stimule et me comble. Je comprends la fragilité de la situation car en montagne il faut une motivation sans faille
et un mental à toute épreuve pour affronter certaines situations...
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