Extrait du livre
Nous alternons maintenant les passages dans des névés durs et faciles à cramponner et d’autres constitués de cette soupe épaisse et
désagréable. Une grande traversée dans la pente soutenue nécessite une bonne concentration. Chaque pas cherche son appui dans l’épaisseur
molle, le piolet, solidement agrippé, est enfoncé jusqu’à la garde. Nous atteignons la zone des séracs du glacier qui se présente comme
un véritable enchevêtrement de blocs de glace et de crevasses au milieu duquel il faut cheminer lentement. L’épaisse couche de neige qui
s’y est accumulée rend l’exercice plus délicat.
Atteignant une crevasse bien visible, nous faisons une halte pour évaluer la situation. Il est impensable de s’engager sur cette neige
molle à travers laquelle nous risquerions de passer. Tandis que je l’assure, pendant près d’une dizaine de minutes, Magno dégage à l’aide
de son piolet une énorme quantité de neige pour mettre à jour les rives de la crevasse. Debout au bord du gouffre, il observe le point à
atteindre qui le surplombe d’environ un mètre...
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