Extrait du livre
La pente s’accentue dans une moraine composée de gros blocs instables. Le rythme est irrégulier mais nous avons déjà gravi trois cents mètres.
La tête ne me fait plus souffrir mais je me sens très faible, j’ai mal aux jambes et le souffle court. Nous marchons dans des cailloux et des
herbes humides et glissantes et j’ai beaucoup de mal à avancer. Mon moral n’est pas bon mais je serre les dents et puise autant dans mon mental
que dans mes forces physiques.
Nous nous engageons dans un défilé étroit et pentu qui semble sans fin. L’altimètre indique 5000 mètres et le glacier n’est toujours pas en vue.
Je réalise que Magno a choisi la variante et que la journée va être longue. Cela continue à monter raide. Enfin du bon rocher et la marche pénible
fait place à de courts passages d’escalade presque reposants. Des langues de neiges fraîches mais dures grâce au froid matinal apparaissent entre
les rochers. Au-dessus de nos têtes d’immenses séracs nous surplombent. Nous effectuons une rapide traversée vers la droite pour échapper à leur
menace et rejoindre un raide couloir neigeux plus sécurisant. Nous devons nous encorder et chausser les crampons pour la traversée d’un petit
torrent gelé sur un rocher...
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